Bonjour,
J’ai trouvé Elan au fond d’un pré de Vendée en avril 2000 parmi un troupeau de mérens. Il était à l’écart (déjà un dominant) et au premier abord je ne l’ai pas choisi parce que je n’ai pas pu l’approcher ! Lorsque je suis revenue l’après-midi pour essayer les chevaux sélectionnés le matin, Elan était sorti parce qu’il manquait un cheval pour la balade (plusieurs jeunes accompagnaient) où je devais monter les chevaux successivement. Alors après avoir essayé tous les chevaux présélectionnés, pourquoi ne pas essayer Elan puisqu’il était là ! Et là, ce fut la révélation : c’était lui et pas un autre !
Lorsque je l’ai acheté à 8 ans (il est né en 1992) il savait suivre les autres et puis c’est tout !! Et quel chemin parcouru depuis.
Nous sommes rentrés en Seine et Marne et comme mon pré n’était pas encore clôturer convenablement à mon sens, je l’ai mis dans une petite pension de propriétaires où nous avons commencé à nous connaître et à apprendre. Il s’est fait un bon copain de pré là-bas. Nous enchainions séances en carrière et balades puisqu’il serait mon cheval de rando !!! Il a appris vite et bien plein de nouvelles choses, toujours à l’écoute et la confiance est née. Il a révélé une certaine intelligence : en effet, comme il passait ses nuits en box il ouvrait régulièrement sa porte de box et pour ne pas être seul, il allait toujours ouvrir la porte de son copain. Oh ! Ils n’allaient jamais bien loin, ils allaient juste … au pré ! Alors l’humain s’est dit qu’avec une ficelle nouée ce serait bon, mais ce n’est pas un vulgaire nœud qui arrêterait Elan ; au grand bonheur de son copain qu’il n’oubliait jamais !!! Alors nous avons usé de subterfuges pour qu’il reste au box la nuit durant, pour l’hiver. Des heures et des heures de balades se sont transformées en jours de rando, mon petit cheval qui n’était qu’un « suiveur » est devenu un véritable cheval de tête et même un professeur. A chaque passage difficile, à chaque hésitation de la part d’un congénère et, hop, Elan montre le chemin !! Quelle fierté !
Lorsqu’il a enfin pu prendre possession du pré que je lui avait préparé, notre relation a grandi, grandi, tout comme notre confiance réciproque. Et puis j’ai essayé l’attelage (un mérens est un bon cheval d’attelage, non ?), mais là, ce n’était pas son truc (voilà l’exception qui confirme la règle !) il a quand même tracté une voiture marathon sans problème mais il était trop sur l’œil pour faire des sorties en toute confiance, même si ses écarts n’étaient pas très dangereux ! Mais il avait déjà tant appris que je n’ai pas vu l’intérêt de lui faire faire quelque chose qui visiblement ne lui convenait pas. Chacun de nous deux doit prendre plaisir à ce qu’il fait pour que l’accord soit parfait. Et là, ce n’était pas le cas ! Qu’importe !
A ce moment, nous avons fait un « pèlerinage » à Lasserre (mon mari et moi) pour voir les véritables origines d’Elan ainsi que l’endroit où il était né. Nous vous avons rencontré et parlé longuement.
Et puis, j’ai trouvé que, seul, il s’ennuyait un peu. Un cheval est fait pour vivre en troupeau. Une opportunité et voilà un shetland pour lui tenir compagnie (ce qui ne gâche rien, ce poney sera par la suite un excellent poney d’attelage, comme quoi !).
Donc, Elan est alors un excellent randonneur, nous commençons donc quelques compétitions : du TREC bien sûr ! Les longues séances de dressage et les heures en extérieur (balades ou randonnées) ont porté leurs fruits et ont valu quelques bons résultats à notre couple cheval / cavalier. Une autre opportunité de la vie a fait entrer dans notre vie une ânesse (75% baudet du Poitou pour avoir une idée). Après quelques jours de mise en place de la hiérarchie du groupe, ils sont, tous les trois, inséparables. Elan étant, comme toujours, le dominant.
Et puis des stages d’équitation éthologique, et encore une fois, Elan est très réceptif, il apprend et comprend vite. Mon instructeur repère notre complicité et la confiance mutuelle qui nous unit.
Puis un déménagement dans le Cher et de nouvelles expériences en vue. Un rêve cher à mon cœur : conduire un troupeau de vaches. Et ici, que de vaches !!! Peut-être une nouvelle direction ? Oui mais un mérens n’est pas un cheval américain habitué au travail du bétail. Qu’à cela ne tienne, nous essayons ! Le ridicule ne tue pas, je crois en mon cheval, toujours prêt pour de nouvelles expériences et si avide d’apprendre. Et devinez quoi ? Après quelques « clinic » pour apprendre les ficelles du métier, le déclic se fait et là, whaou !!! Un vrai Quarter horse, un peu lourd c’est vrai ! Nous voilà partis en compétition de team penning où nous finissons régulièrement sur le podium ! (Certains propriétaires « d’américains » ont vu d’un mauvais œil de se faire doubler par un français !!!!) Encore et toujours fière de MON cheval. Les années ont passées et ce genre de compétitions met les genoux à rude épreuve. La santé et le bien être d’Elan passe en premier. Je décide donc de mettre un terme à ces compétitions, pour revenir à nos premières amours : la randonnée. A 19 ans il est toujours partant et gai comme un pinson surtout aux premiers rayons de soleil printaniers !
En passant nous avons aussi fait des stages de numéro de spectacle ! Encore des apprentissages, encore une ouverture d’esprit d’Elan et encore des réussites de mon « gros » mérens.
QUI A DIT QU’UN MERENS N’ETAIT PAS POLYVALENT ???
Je crois quand même que le mien fait partie de ces chevaux qui avec de l’attention, de l’amour, de la patience sont prêts à tout pour leur cavalier. Mais bon, ce n’est pas très objectif puisque c’est le mien !!!!
A l’heure où je vous écris, Elan vit au pré avec ses deux congénères. J’essaie de leur donner une vie la plus proche possible d’une vie naturelle. Mais il suffit que je l’appelle pour qu’il soit prêt pour de nouvelles aventures avec moi.
Pour finir voici ses origines : né le 21 mars 1992 par Radium et Obstructie Baydoux.
Sandrine Deront