Publié : 13 juillet 2013

MERENS, GEORGE MULLER Dit " Popeye"

Il me semble tout d’abord naturel de s’interroger sur la ou les raisons de ma participation à cette 3ème transhumance en tant que marcheur ??
Jamais 2 sans 3 me paraît une réponse un peu rapide...
Après avoir vécu 2 très belles expériences en octobre 2008 & 2010 où nous avons ramené le troupeau de l’estive vers les prairies de Lasserre, je ressens le besoin de vivre la première étape.
La crainte de vivre une expérience moins enthousiasmante que les précédentes où nous avions connu l’été indien avec des paysages à couper le souffle (pourtant un élément vital du marcheur) s’estompe rapidement et l’envie de sentir et percevoir l’appel de la montagne par les quatre pattes s’impose.

J’arrive le jeudi en terre ariégeoise sous la pluie et les prévisions météo pour les jours à venir ne sont pas optimistes. Le plaisir de se retrouver chez Christine & Jean-Louis et au pays des Mérens balaye, dans un premier temps, les craintes d’une mauvaise météo.

Dans la nuit de jeudi à vendredi la météo se détériore et nous découvrons le vendredi matin des conditions proches d’un « Merens’ Trophy », notamment lors du passage d’un gué !!!
Le chemin qui nous conduit à St Lizier nous fait normalement emprunter 13kms de pistes et chemins, dont 8 km de voie romaine ; sauf que de nombreux éléments se dérobent sous nos pieds et nous découvrons des sites inondés et des terrains boueux et glissants.
Nous arrivons en fin de matinée au centre historique de St Lizier, ville médiévale Patrimoine de l’UNESCO et nous nous regroupons autour de la fontaine. Jean-Louis nous fait alors adopter un dispositif pour éviter la destruction de la pompe de la fontaine et d’espèces protégées (les poissons rouges…) par ses chevaux « sauvages ». Nous traversons ensuite St Girons et nous arrivons vers 13h au Domaine de Beauregard (château***) où nous procédons au parcage du troupeau.
Une fois les chevaux de monte nourris, notre première activité consistera à faire sécher nos affaires… puis nous passerons à notre tour à table.
Après l’apéro du soir et le débriefing quotidien toujours très constructif, nous nous retrouvons tous devant une grande table où nous profitons de l’ambiance et des spécialités de l’auberge d’Antan. Nous apprécions alors un repas bien mérité, au coin du feu et de l’énorme cheminée, préparé par le maître des lieux. J’ai le privilège à ce moment de pouvoir échanger avec Véronique des histoires passionnantes en relation avec l’éthologie et la communication homme – animal…

Le samedi matin, direction la route des tunnels (ancienne voie ferrée) et notre gîte d’étape à Coumariou (3km au dessus de OUST).
20 km de bitume pendant lesquels les cavaliers et les marcheurs vont devoir coordonner leurs mouvements pour encadrer le troupeau et anticiper les débordements en respectant les consignes de Jean-Louis. Nous allons tous ensemble, devoir faire preuve de « team spirit » afin d’assurer la sécurité de notre convoi. Pour réaliser cet exercice nous sommes assisté par deux véhicules qui en permanence ouvrent et ferment la marche du troupeau.
Nous arrivons au corral vers 15 h où nous parquons les chevaux et les cavaliers s’occupent de soigner et nourrir les « quatre pattes ferrés ».
Après « l’apéro-débrief » du soir et quelques bonnes pressions, nous nous restaurons avec des plats réalisés par Christine et ses complices, chargés de toute l’intendance. Cette deuxième journée se termine par la dégustation d’une subtile prune de derrière les fagots !!
Notre corps est capable de produire des substances anti-douleur très efficaces, les endorphines. Il existe un moyen naturel et simple d’augmenter notre niveau d’endorphines, et ainsi de diminuer nos douleurs : il suffit de rire et, mieux encore, rire en groupe. Nous mettons donc en pratique cette technique naturelle lors d’une veillée particulièrement festive et riche en éclats de rire... Il faut tout de fois reconnaître que la prune doit y être aussi pour quelque chose.

La nuit sera courte et la météo ne sera toujours pas clémente avec nous pour la dernière étape dominicale.
Dès le début de cette aventure nous avions été prévenus que le passage vers le col du Dret ne serait pas possible en raison de congères importantes et que les chevaux ne disposeraient pas de pâturage suffisant à l’estive au dessus de l’étang de l’Hers.
Nous partons donc sans les 40 Mérens pour une randonnée sous la pluie dans le but de reconnaître cette étape qui se limitera à une vingtaine de km. Je comprends alors que notre frustration de ne pouvoir mener le troupeau jusqu’à leur espace de liberté, n’est rien à côté de celle de ce troupeau qui reste parqué à cet endroit pour encore une à deux semaines ?
Malgré tout, cette journée restera gravée dans ma mémoire, car j’ai eu le bonheur de voir Christine en cavalière pour cette dernière journée. Elle m’a semblé en totale harmonie avec son Mérens et son intervention lors du repas du jeudi soir dans laquelle elle avait insisté sur l’intérêt du PARTAGE a alors pour moi (marcheur) tout son sens.

Faire un effort physique en groupe avec un objectif commun apporte il me semble un sentiment de satisfaction, de bonheur, voire d’exaltation et fait naître un sentiment inexplicable d’amitié.
Un projet "énergisant" permet de faire mieux ce que l’on a l’habitude de faire et de réaliser des choses nouvelles ; tout en améliorant notre confiance en nous et notre capacité à vouloir aller de l’avant.
Enfin cette troisième participation à la transhumance m’a une nouvelle fois conforté sur mon sentiment que l’homme et le cheval entretiennent une relation toute particulière (en hébreu cheval signifie ’celui qui aide l’homme à grandir’) …

Alors si j’ai le sentiment aujourd’hui d’avoir apporté ma contribution de marcheur à la réalisation de ce projet collectif :
· MERCI à vous Christine et Jean-Louis de nous faire partager votre passion pour le prince noir des Pyrénées, votre approche de l’éthologie et de la vie et RESPECT pour l’énergie, le courage, la détermination que vous déployez au quotidien.
· MERCI à toute l’équipe (HPS « dream team »), Laurence & Jean-Claude, Esther, Juliette, Bernard & Martine pour le travail remarquable assumé au quotidien afin de nous permettre de profiter pleinement de cette belle aventure.
· MERCI à chacun des membres du groupe HPS transhumance juin 2013 d’avoir apporté et transmis sa bonne humeur et son « énergie positive et renouvelable » tout au long de ce périple.
· MERCI à tous les princes noirs, des chevaux puissants et fiers, de nous avoir acceptés dans leur troupeau en nous permettant d’observer leur complicité avec Jean-Louis.
· Et enfin BRAVO à la fidèle Toxane, une chienne énergique, efficace et utile pour conduire le troupeau, qui comme tous les chiens a mille et une façons de s’exprimer ; tantôt exubérante, têtue, brave et tendre…

A bientôt pour de nouvelles aventures au pays des princes noirs…

Georges