Toutes les transhumances se suivent et ne se ressemblent pas…
Celle-ci a commencé bizarrement le jeudi soir alors que nous allions déposer les chevaux de monte à La Pucelle point de départ du vendredi matin.
Alors que nous roulions sur la petite route de la vallée d’Orles, au détour d’un virage nous nous retrouvons face à face avec un troupeau de chevaux qui descend la route au galop….
Nous ouvrons les portières des véhicules (la route étant étroite) pour essayer de les stopper.
Nous devions être un peu présomptueux….la totalité du troupeau réussi à passer sur les accotements.
As-tu vu des HPS ? interroge Jean-Louis…
Bien sur …réponds Isabelle
Mais ou vont-ils ?
Désolé, ils ne nous ont rien dis…..
Puis voilà encore 2 chevaux qui arrivent….tout le harnachement en vrac…plus de cavalier….
Ceux là nous les stoppons, remettons tout en place et commençons à remonter la route en tirant nos « lascars » et espérant retrouver les cavaliers en forme….
Finalement nous les croisons, ils sont en camions en forme mais pas très bavards sur leur aventure..
Yves qui nous a rejoint nous informe que les chevaux ont été arrêtés par Philippe un peu plus bas et qu’il les a parqués chez lui.
Après ce moment d’émotion, retour au Haras avec un peu de retard sur l’horaire prévu, mais bon tout semble être à peu près calé pour le lendemain.
Le dîner comme toujours préparé par Christine rassemble 9 personnes autour de la table.
L’échange sera riche en expériences, en vécu, les cavaliers venant d’horizons divers
Isabelle….une habituée … se sera sa troisième transhumance avec toujours autant d’enthousiasme distillé avec son petit accent Toulousain.
La bande des 4 Jean-Michel, Marco son fils, François ATE en Auvergne et Stéphanie la toubib du groupe tous 4 bons cavaliers venus découvrir la transhumance du cheval de Mérens.
Après les consignes de Jean-Louis il faut penser à regagner nos « couettes » pour un bon repos. Demain la journée sera rude, la plus longue étape de ces 3 jours.
Lever 5h30 petit déjeuner « copieux » 06h00/06h15
Puis chargement du van intendance et des 2 derniers chevaux de monte.
Départ pour Orles 07h00.
La première chose à faire est de récupérer les chevaux restés au coral (les sages qui n’avaient pas suivi le troupeau au galop….)
Au bout d’une heure tout le monde arrive il n’en manque pas.
Ninon ouvrant la marche, suivie par Ora qui ne veut pas la perdre ce petit troupeau va rejoindre la maison de Philippe ou nous allons rassembler le troupeau, trier pour séparer les HPS des autres et bien sûr déjeuner sérieusement avant de partir pour Campuls, notre étape du soir.
La route sera un peu plus longue que les autres années, puisque la neige de Mai a couché de très nombreux arbres sur les sentiers, les rendant en partie impraticables.
La caravane se mets en marche vers 12h30 sans trop de problèmes, et se succèdent portions de route et chemins.
Le rythme est parfois lent, parfois très soutenu, mais nos petits chevaux souvent sages ne pensent pas trop à batifoler de droite et de gauche.
Après avoir quitté la route nous allons cheminer longuement et connaître quelques frayeur lorsque Yves et Moustique mettrons le pied dans un nid de guêpes et se ferons sérieusement piqué.
Nous commencerons ensuite une longue montée sur une piste sans trop d’intérêt, enfin à mon goût, et je respecte ceux qui ont trouvé ce chemin agréable, mais arrivé au sommet que du bonheur plein les yeux, un paysage magnifique sous un soleil qui ne l’est pas moins.
Après une courte pose, nous repartons vers Campuls et le chemin sans être trop difficile est plus accidenté que la piste et la vue sur les Pyrénées est toujours aussi belle .
Vers 16h30, nous touchons au but.
Après avoir désangler en approche sur la piste, nous découvrons le cirque toujours aussi beau, sous un soleil resplendissant, ce grand espace de verdure nous émerveille toujours.
L’intendance est là, le camp de toile est monté, (Martine et Jean-Claude ont préparé le terrain)
Nous allons desseller, nourrir nos montures et les laisser s’ébattre avec leurs congénères dans ce grand parc de verdure en pleine montagne
Après le traditionnel vin chaud préparé avec excellence par Stéphanie, le feu s’allume dans la cabane du berger, il nous faudra un peu de chaleur pour le dîner, car la nuit tombée la montagne nous rappelle que nous sommes en altitude et au mois d’Octobre.
Après avoir dîné, parlé, beaucoup parlé, chacun retrouve sa tente, son duvet...et essaie de dormir…cela devient possible dès que Juan et Isabelle qui partagent la même tente eurent fini de « refaire le monde »…
Je n’ai pas vu beaucoup de monde à la douche sous la cascade le lendemain matin…mais peut-être me suis-je levé trop tard….
Le camp est debout, le feu fume et le petit déjeuner se prépare. Encore une belle journée de soleil en perspective.
Après réflexion « durant la nuit » sans doute, Jean-Louis décide que nous allons emprunter le GR malgré la possibilité de rencontrer quelques arbres en travers de notre chemin.
C’est avec la tronçonneuse dans le sac à dos que Jean-Louis donne le départ pour cette étape qui va nous conduire aux chalets de Serre.
La tronçonneuse va effectivement servir. A trois reprises notre sentier sera barré par des arbres qui sans être débités ne nous permettraient pas de poursuivre et nous serions très ennuyés par cette situation car le sentier étant très étroit le demi-tour du troupeau serait très périlleux.
Après ce passage difficile, nous allons monter vers le col de la Corre pour ensuite descendre vers Esbintz ou le déjeuner nous attends chez Francis le berger, absent car toujours en estive avec ses troupeaux de moutons.
Après le déjeuner nous ferons une partie du trajet à pied et remonterons en selle pour la traversée de Seix, petite bourgade à quelques encablures de notre point de chute.
Nous aurons droit à un coucher de soleil flamboyant sur la chaîne des Pyrénées, à un repas préparé par Christine et son équipe de l’intendance, toujours à la hauteur.
La fatigue des 2 journées commence à se rappeler à nous et petit à petit la table se vide et les cavaliers se retirent dans leurs duvets.
Au petit matin, le soleil nous fait signe qu’il nous accompagnera sur cette dernière étape qui nous conduira à l’Etang de Lers.
La fatigue doit également se faire sentir chez les chevaux, car la caravane chemine lentement.
Nous tenterons bien un petit galop avant les granges de Cominac, mais visiblement le cœur n’y est pas et nos petits chevaux n’ont pas le « peps ».
Nous commençons la piste jusqu’au point de rencontre avec l’intendance. Moment toujours apprécié par les cavaliers et visiblement le succès est toujours le même.
Nous avons avancé à un rythme soutenu sans être trop rapide ce qui nous laisse un peu d’avance sur notre horaire et par déduction la possibilité de profiter d’une petite sieste au soleil, dans les fougères…que du bonheur….pendant que les chevaux dorment eux aussi autour d’un tas de bois bâché….ou broute près du« Chef » qui se repose.
Nous repartirons vers 14 h00 pour le dernier tronçon sur un chemin agréable, traversée d’une hêtraie, passage près des Auris où notre halte sera de courte durée car arrive ne face de nous sur le même chemin un troupeau de vache en transhumance. Il nous faut donc éloigner notre troupeau de chevaux et laisser passer les paisibles ruminants.
Le reste du chemin se passera tranquillement jusqu’à notre point de chute que nous atteindrons vers 14h30.
L’épopée se termine…dommage nous sommes bien dans la montagne avec les chevaux..
Un peu de nostalgie quand cela se termine…on a toujours l’impression à ce moment là que le temps passe beaucoup plus vite …trop vite…
Il faut encore accompagner le troupeau à l’estive ou il va rejoindre le reste du cheptel et où ils attendront une dizaine de jours que commence la 2ème partie du voyage qui doit les amener au haras.
Une nouvelle transhumance se termine, aussi passionnante que la précédente,avec toujours cette impression d’être acteur d’une aventure hors du commun.
Merci à la famille Savignol qui prépare avec autant de bonheur ces 3 journées pleines d’émotions.
A bientôt, à cheval….. de Mérens bien sur, dans vos belles Pyrénées ariégeoises
Martine et Bernard