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Publié : 25 août 2014

RAHAN de Lasserre avec Pablo ... 3 ans après

  • Témoignage de Pierre-Antoine :

J’ai appris à parler cheval, animal…
En 2011 Sophie (ma compagne) me propose une transhumance de chevaux de Mérens en Ariège, j’accepte, à partir de ce jour-là, tout a changé. De la transhumance, nous sommes passés à l’envie d’acheter des Mérens chez Jean Louis et Christine et là, de nombreuses questions se sont posées : Sommes-nous aptes à recevoir pour une tranche de vie deux chevaux à la maison ? Sommes-nous capable de les éduquer ? Comment faire ? Quel budget ?… Toutes ces questions vous remettent les pieds sur terre et pourtant, nous l’avons fait, nous avons acheté en 2012 Sultan et Rahan de Lasserre.

Je suis fils d’éleveurs bovins, mon expérience de l’élevage a réduit mon approche à l’acte de production, certes nous aimons les animaux mais nous ne les comprenons pas forcément. Malgré tout, je m’appuie sur cette expérience ainsi que sur les compétences équestres et vétérinaires de Sophie pour m’engager dans l’aventure avec Rahan.

Dès le début, Sophie et moi, intégrons dans notre projet un temps de formation afin de mettre un maximum de chances de notre côté. Pour cela nous suivons les conseils de Jean Louis et Christine, et décidons de suivre les stages d’éthologie avec Benjamine D’Amonville, organisés à Lasserre : 2012 savoir 1 et 2, 2013 Savoir 3 degré 3 (cours), Avril 2014 Savoir 3 degré 3 validation, Juillet 2014 savoir 3 degré 4 validation, et début du savoir 4. Il nous a fallu 2 ans pour suivre les cours de Benjamine, travailler à la maison (6 séances /mois), et valider les savoirs. Plus que des diplômes, nous avons fait naître une relation entre nos chevaux et nous (chacun avec son cheval), nous avons découvert, développé et renforcé notre approche des chevaux,. Les résultats sont à la hauteur de nos espérances.

De Rahan, j’ai appris à découvrir :
Son besoin de domination du groupe, sa crainte de perdre sa place : Il me faut jongler continuellement avec son positionnement ; c’est un jeu où, à chaque instant, la question du dominant se pose. J’ai appris à gérer ce rapport grâce à l’éthologie enseignée par Benjamine. Les jeux aux sols, me permettent d’affirmer mon rôle dans son langage et il l’accepte. Une fois en selle, il faut recommencer, les cartes sont rebattues, c’est alors les exercices identiques à ceux du sol mais montés qui me redonnent ma place. Je suis passé du niveau « j’essaye de tenir en selle » à « je m’éclate et je peux obtenir sans contrainte ce que je veux de Rahan ».

Ses craintes d’être seul : en effet, un dominant hors du groupe perd son statut et ne peut dominer personne. J’arrive à sortir seul avec Rahan. Grâce à notre approche, je peux le préparer au sol puis une fois la détente faite, partir en balade. Il est plus craintif qu’en groupe mais mon travail me permet de passer les difficultés et de l’emmener seul sur les chemins.

Ses difficultés à se gérer : Rahan à une histoire forte, il a, pendant quelques temps, jeté ses cavaliers et anciens propriétaires. Au pas, au trot et au galop, il envoyait de nombreuses ruades. Dès la transhumance, Jean Louis m’avait prévenu, avec pour conseil, de foncer en cas de ruade. Avec Benjamine et Sophie on a travaillé de nombreuses fois ce problème, en carrière, au sol, monté… Aujourd’hui si l’euphorie est parfois là, je suis capable de partir au galop sans ruade, sur des galops maitrisés.
Tout cela n’a été possible que grâce au travail réalisé avec Benjamine et Sophie. De nombreuses fois nous avons eu des doutes, avec des difficultés à passer un cap, un exercice, ou des retours en arrières. Avec Sophie, nous nous sommes filmés, avons débriefé, et mis en place nos solutions sur validation de Benjamine, si besoin. Après chaque stage, nous sommes rentrés regonflés avec des exercices plein la tête et de belles avancées avec nos chevaux.

Pour conclure, je pense que j’ai appris à voir les animaux d’une autre manière. J’essaye grâce à cette méthode de mieux les comprendre. Je pense y arriver compte tenu des résultats obtenus. Je regarde également les vaches différemment car ce que j’obtiens avec Rahan, est, je pense, directement transposable sur une vache. Tout cela n’a pu être possible que grâce au travail d’éleveur et en quelque sorte de découvreur, réalisé par Jean Louis et Christine ; c’est également le fruit de l’extrême patience et de la pédagogie de Benjamine qui sait nous prodiguer des conseils et un enseignement juste et personnalisé. Et tout cela, dans la bonne humeur !

J’ai appris à parler cheval, je bafouille encore mais, j’ai appris sur les animaux, sur moi, bref sur la vie.

Merci beaucoup à Jean Louis, Christine, Benjamine et surtout à Sophie qui est à l’origine de cette idée folle : si on allait faire une transhumance ?
Pablo de Lasserre.