Publié : 29 août 2014

DEVOIR DE MEMOIRE Par OLIVIER COURTIADE

DEVOIR DE MÉMOIRE

( Olivier COURTIADE Décembre 2011 responsable du Stud Book Ariégeois de 1971 a 1990)

« Tu es poussières et tu retournera poussière » c’est ce qui vient d’arriver à Paul ASNA au mois de Décembre et antérieurement Henri LAZERGES ( 2010) et Robert TEYCHENNE ( 2009). Trois anciens dont l’action, le choix, le travail, la foi ont permis à notre belle race de MERENS d’arriver sous les feu de la rampe aujourd’hui. Autant dire qu’ente les deux grains de poussière, il s’est passé beaucoup de choses ! Elles méritent de ne pas être oubliées.

PROPRIETAIRES et HISTOIRE DES SOUCHES TEYCHENNE

Issu de la jumenterie de Caplong appartenant a la famille LAFONT DE SENTENAC et dont DEGEILH a eu la charge lorsqu’il était leur fermier.
Il est important de souligner à la fois l’ancienneté de cette jumenteire et son volume, dépassant parfois 30 poulinères. Seule la jumenterie de Laffitte ( Vidal St André) a avoisiné cet effectif. Les propriétaires naisseurs de la vallée de l’Ariège n’avaient à ce momnt là qu’une a 5 poulinières au en gros maximum faute d’avoir de quoi les nourrir en hiver car l’altitude et la tradition ne permettait pas alors de pratiquer du plein air intégral.

Les juments des Baydoux sont donc des très anciennes souches, nombreuses et qualiteuses... mais on fait savoir a Robert après la disparition de son oncle qu’il ne faut pas « jouer dans la cour des grands » entendez le berceau- tombeau de la race ( la Hte vallée de l’Ariège) puisqu’il est Couserannais et que ses juments « n’ont pas de papiers ». Qu’a cela ne tienne, Robert n’est pas homme à déranger. Il s’est toujours débrouillé et continuera avec ses clients habituels et les foires de TARASCON ( 8 Mai et 30 Septembre) et de St GIRONS (2 Novembre) à écouler sa production.

ROBERT TEYCHENNÉ

Le lecteur se reportera au N°10 d’Aout 1988 du bulletin du SHERPA pour comprendre l’ancienneté et l’importance de cette jumenterie dans la race.
Robert n’a pas la personnalité extraverti d’un Paul ASNA on d’un Henri LAZERGES. Son enfance malheureus lui à appris à se faire oublier pour ne pas écoper d’une taloche. Cela marque une personnalité... Est ce pour cela que Robert est resté de petite taille ? Dans tous les cas il a trouvé auprès des sieurs DEGEILH, son oncle qui l’a élevé peu après la mort de sa mère, un homme de dimnsion qui l’a nfin protégé, instruit des choses de la vie, en particulier des secrets de l’élevage.

DEGEILH est un homme réputé dans le pays pour son habileté en commerce et sa force physique servie par un corps de chef Gaulois, surmonté d’impressionnantes bacchantes. Le petit Robert suit... et apprend, à acheter des pouliches de 18 ou 30 mois à la foire d’Ax par exemple ou à Mérens chez les contrebadiers de là haut. Ces pouliches viennent renforcer un effectif déjà nombreux.

Cette situation me paraît intolérable, injuste, malhonnête, mais il n’est pas facile pour un jeune homme joyeux venu d’ailleurs ( c’est à dire n’étant pas natif de l’Ariége...) de bouger l’ »establishment ». c’est un autre « étranger » dont je fini par obtenir l’oreille, en la personne du Directeur des Haras de Tarbes Denis CHARPENTIER ( futur inspcteur Général) originaire des Ardennes, qui fera rentrer les choses dans le bon ordre ( voir l’article dans le N°9 Aout 1988 du bulletin du SHERPA)
J’ai souvenir d’un demi-sourire du dit personnage à la vue des 2 ou 3 juments Castillonnaises qui égayaient la jumenterie TEYCHENNÉ... Il faudra, un directeur des HARAS de plus ( Luc Ferrier de Montal) pour entamer la démarche de reconnaissance de cette autre variété du cheval ARIEGEOIS....

Après 1977, la vie de Robert s’améliore. Les fameux » papiers » lui permettent de vendre des chevaux de Mérens avec Appelation contrôlée et les clients affluent , à commencer par Georges Buttet Chaland déjà ancien, ayant chargé moulte camions de poulains a destination des Htes Alpes. Parmi ces clients tous les ténors de la race. Ma mémoire en oubliera sûrement, voici ce qu’elle me communique :

GILLES BAUDOT A MONTJARDIN Dans le 11

FESMERALDA par TAILLEUR : Mère de l’étalon LEON II
DURBANE ITI
EMERAUDE ITI

DE MAROUSSEN Pierre

VICTOIRE par NAZEAU mère de l’étalon NARCISSE DE CASTELMIR
IROQUOISE ITI

MASSAT Philippe 09 DAUMAZAN
NAON DES BAYDOUX par JOAN Étalon
IZO
ICOCO

LAURAS Emmanuel 38 St MARTIN d’URIAGE
GACHEUSE III mère de l’étalon RADIUM

PAQUIN Xavier 09 MIREPOIX ( EX SERRES SUR ARGET)
ITALIE ITI
GAITE Mere de l’étalon TELLUS DE SIE exporté Italie
VULCIN de SIE
FENNEC de SIE
KELLER Gérom 87 Peyrat de Belloc
LARGESSE DES BAYDOUX par Galion Mère de l’étalon SALTINBANQUE

DUPUY Didier 09 GARRABET
L’ARIZE par Galion mère de l’étalon SEGUR DU COYT
LA NEGRO par Galion

RIEFFEL Dominique 09 CAUSSOU
VABOUNO des Baydoux par NAZEAU mere de l’étalon TEZOULA de LIMOUSI

Osmin SUBERCAZE
FOURNEBRIDE par Tailleur
FRIQUITA par Tailleur Mère de l’étalon KILI D’ARDENNE
FOLGA
ILDAMOUR
EROSALIE

PASROSA 66 Amélie les Bains ETOSKA Par Tailleur mère de l’étalon HERACLES

….et j’en passe. Voilà un score stupéfiant : 12 étalons au moins sortis du ventre des juments des Baydoux en une dizaine d’année auxquels il faut rajouter SABOT des Baydoux par NARCISSE de Castelmir et NASSE des Baydoux par JOAN né aux Baydoux et acquis par les HARAS NATIONAUX, c’est dire a quel point cette jumenterie recela des trèsors génétiques.
Las, après que le ciel ait foudroyé l’essentiel de son troupeau en 1987, Robert aura du mal a retrouver le moral et la qualité d’autrefois. C’est MAX des Martys ( Harpagon et Grisette par VANTARD) qui acquis chez son naisseur Monsieur Christian AUDOYE qui terminera la marche des étalons utilisés aux Baydoux. Usé par une vie de labeur et atteind par cette terrible maladie qui fait tout oublier, le neveu du Gaulois c’est éteint discrétement, à la façon dont il a mené sa vie aux Baydoux en Mars 2009. Emportant avec lui le secret des « Mérenguaises d’avant »... et sans doute légitimement fier d’avoir été reconnu enfin, comme un GRAND.

Particularité du « Système TEYCHENNE »

Au premier rang il faut placer la pratique de plein air intégral, la jumenterie Teychenné n’a jamais connu un toit ! Si ce n’est celui du petit camion RENAULT.
Enfin, pour bien comprendre l’originalité et la qualité de la souche « Made in Baydoux », j’invite les amateurs a se pencher sur le papier de l’étalon NARCISSE DE CASTELMIR. Cet extraordinaire reproducteur véritable raceur porte l’affixe « CASTELMIR » parce que Mr de MAROUSSEN sur mes conseils avait acquis sa mère VICTOIRE unique fille vivante de NAZEAU. Mais en lignes basse on retrouve également FESMERALDA, deux juments des Baydoux. Le pédigré est donc un concentré « Baydoux ».

Dans le modèle NARCISSE manquait de substance et de prés de terre avec une hanche trop courte. En revanche de sa belle épaule surmontée d’un garrot bien dessiné émanait une belle flèche surmonté d’une tête bien éclairée. Quant à l’intérieur de cette belle tête.. un trésor de gentillesse et d’aptitude NARCISSE a toujours voulu faire plaisir à ses maîtres. Sa prestation lors d’un inoubliable Salon du Cheval à ARIS tant dans l’attelage a cinq étalons reconstituant le diligence ST GIRONS FOIX qu’au rènes, d’un aussi inoubliable tandem monté sur l’obstacle, resteront à jamais au tableau d’honneur de la race.
Admirablement exploité par le GAEC de SIE, NARCISSE par sa nombreuse et qualiteuse descendance, non seulement fit le succés de sa nouvelle maison, mais assura en quelque sorte la prolongation des BAYDOUX... mais ceci est une autre histoire.
…..........
Leur permettant de transhumer ( notamment a l’étang de LERS) ou de changer de paccages car Robert durant l’hivernag, louait des patures de ci et de là pour nourrir son troupeau. C’était un véritable spectable de voir l’ensemble de ses juments se précipiter , au coup de sifflet, pour rentrer en vrac comme de bien entendu, dans le camion poussif qui les menerait vers une assiette mieux garnie. Quatre ou cinq pourraient à peine y pénétrer. Quand elles avaient des poulains, un ou deux pieds dépassaient parfois... Avec un calme Opympien Robert, sans cesser de leur parler refermait la porte ouverte sur le coté et non pas en bas pour faire pont ( adroit le petit bonhomme) et démarrait... Les autres attendaient leur tour... A cette époque seule la jumenterie des Vidal St André était élevée dehors.

Deuxièmement, obéissant ainsi à une culture bien pyrénéene Robert faisait peu de cas de reproducteurs mâles. Qu’ils soient taureaux, béliers, étalons, il leur demandait seulement d’être féconds et …. pas cher. Il avait confiance en ses souches femelles. BONBON fut néanmoins son préféré.

OLIVIER COURTIADE