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Publié : 8 novembre 2008

Transhumance Etang de l’Hers - LASSERRE 0ct 08 Natascha avec RAMSES DE LASSERRE

Ce qu’en disent les transhumants.... Natascha de Suisse a Cheval avec le célèbre RAMSES DE LASSERRE

Transhumance octobre 2008

La Gande Inconnue, cette Transhumance, expérience tant désirée est enfin là !

Pour être bien certaine de ne pas être en retard, de ne rien rater, même pas une petite miette, je suis arrivée la veille, quelle bonne idée !
Le pré où se trouvent les chevaux qui nous porteront si généreusement sur leurs dos est à quelques pas de la maison.
Voir les chevaux, les sentir, me mélanger à eux, renifler leur crinière, les caresser, les gratter, voilà les sensations que j’aimer retrouver.

Aux premiers moments, il est très difficile de les reconnaître, impossible.
Puis au fil des heures, ils s’approchent et on commence à discerner mieux qui est qui.
Ramsès est dans le groupe, Pyrène aussi, Latou, ces chevaux viennent et reviennent vers moi et je pense vouloir demander de faire cette expérience de la transhumance avec l’un d’eux. Pyrène je la connais, mais elle n’est pas disponible, Latou doit être disponible pour un poids plus important que mon petit 50kg et donc reste Ramsès. Un moment d’hésitation, il est jeune, est-ce judicieux ? Mais il faut décider vite, alors, c’est fait je demande Ramsès et ma requête est acceptée par le Maester ès Equus Caballus Negris : Jean Louis !

On fait un premier essai le jeudi après midi, les licols (je ne veut pas monter avec un mors), selle, tapis de selle. On brosse les chevaux, chacun le sien.

J’observe du coin de l’oeil mon petit groupe de romains que j’ai emmené en Pays Catarhe. Elisabetta semble perplexe face à Nina, Luca a décidé qu’il irait à pieds. Webe, depuis le début traite Jimbo de ronchon, il lui ressemble tellement que qui se ressemble, s’assemble, Annamaria, n’a pas vraiment d’idée et semble un peu perdue et est heureuse du choix que l’on fait pour elle, et Corinna hérite de Rahan, le compagnon de Ramsès. Tous deux n’ont que trois ans et demi. Les chevaux viennent de passer 5 mois en estive et maintenant il est temps pour eux de retrouver la vallée plus chaude et le bon foin que Jean Louis a récolté cet été pour eux !

La selle de Jean Louis me plait, elle semble confortable, j’aimerais bien pouvoir l’utiliser. On verra demain me dit-il.

Vendredi matin de bonne heure on va au pré près de la maison et dans le noir le plus complet on cherche nos chevaux. Pas toujours facile. On reçoit l’aide d’Esther et de Jean Louis qui nous confirment, ou corrigent le plus souvent, s’assurant que nous avons bien le cheval qui nous a été attribué.
Le camion doit arriver à 7h30 et nous devons les cherger sur le camion qui nous portera aux étangs de l’Hers.
C’est un moment assez éprouvant pour les chevaux et on sent une certiane tension. Après 40 minutes tous les chevaux sont chargés.

Nous suivons en voiture et après une heure et demie de route nous nous retrouvons à la case départ.

Durant près de 3 heures nous cherchons et rassemblons le troupeau éparse dans diverses colline, Compton et recomptons. Le compte est bon. On y va.
A pied jusqu’au bas de l’estive, à une demie heure de marche

Là oh surprise, la couleur est déjà annoncée. Un repas nous attend et ....une bonne bière qui rafraîchit.

On prépare les chevaux. Chouette Jean Louis me laisse sa selle, celle qui a l’air confortable, Je m’en sens honorée !
Enfin on part !

Première descente, les chevaux rassemblés. On ne sait pas trop comment faire et bien vite Esther nous donne des instructions, courtes, claires et apparemment précises. On essaie de faire et d’imiter, mais avec très peu de succès. Bon elle s’en sort presque toute seule. Elle réexplique comment rassembler le troupeau. Pas facile si on n’a pas de passé de cowboy !
Ramsès fait de son mieux avec une inexpérimentée sur le dos.
Puis arrive la montée. On s’accroche à la crinière, le poids vers l’avant pour permettre à Ramsès d’avoir la liberté de mouvement. OK, c’ewst bon !

Après deux heures de ce rythme, on descend et on remonte.
Nos yeux et nos coeurs remplis d’un bonheur tout nature, des paysages à couper le souffle.

Dans la descente suivante pourtant, retour abrupt à la réalité : ma selle !
Oh damned, cette selle tant convoitée, elle glisse vers l’avant et je me retrouve sur le cou de Ramsès. Je descend en pleine descente au trot, et arrête Ramsès.
Vais à pied.
Reselle, remonte à cheval. Fais 100 m et même topo ! Je jure ! Mais qu’est-ce que c’est cette selle de m.....
Redescend et là c’est un peu la pagaille. Je vois ma selle qui se retourne, heureusement je ne suis pas dessus, je suis descendue avant sinon je me retrouvais les pieds en l’air !
Elisabetta descend de cheval et m’aide à resseller Ramsès. En fait la sacoche fait poid et seule je n’arrivais plus à remettre la selle sur le dos de Ramsès.
Au même moment Corinna descend de sa selle, elle est presque tombée car elle a le même problème que moi. Dans une descente aussi abrupte, la selle, sa selle perso sans arçons, ne tenait pas avec le poids du cavalier.
C’est pas tout : maintenant le clou : Christian se retrouve les fesses dans la boue, la sangle de sa selle s’est cassée. Tout cela dans un coin stratégique, c’est à dire sur un flan de montagne, un petit chemin avec de la boue et un panorama nous permettant de voir le fond de la vallée à quelques centaines de mètres en dessous.
Cette scène on ne l’oubliera pas de si tôt !

Je décide de continuer à pied. Je ne veux pas infliger à Ramsès des situations où il se retrouve avec la selle sur le cou.

On arrive le soir, fatigués, dans un chalet en plein bois. La journée était éprouvante au point de vue physique. Esther est tombée de Pyrène et s’est fait mal. Elle a même eu une hypoglycémie qui nous a foutu une terreur monstre car nous pensions au pire. L’efficacité des secours fut d’exemple. En moins de 3 heures le SAMU, le médecin, l’hôpital les radios et examens, et nous revoilà Esther de retour.

On va dormir.
Les chalets sont répartis entre ronfleurs et non ronfleurs. Georges, sans honte et en toute honnêteté, se déclare ronfleur et un chalet lui est attribué. Tous les autres vont s’entasser dans le chalet non ronfleurs. Résultat : George a passé une nuit paisible tout seul dans son chalet et moi me suis retrouvé avec 4 ronfleurs ! Oui sur les 12 non ronfleurs, 4 ont été frappés de ronflerie aigüe soudaine sans doute !

Le lendemain on repart. 20 km de route asphaltée.
Il est dificile de faire notre travail de cowboy en plein trafic mais au fur et à mesure on commence à comprendre le truc et quelques essais fructueux me rendent la confiance dans cet art !
J’aime faire cela même si je ne suis qu’aux balbutiement.
J’ai vraiment la conscience de rammener le troupeau en bas dans la vallée au chaud et au foin car en montagne il fait plus froid et la nourriture devient de plus en plus rare.

Le soir, enfin !
On arrive.......au château. Ici je ne ferai spas de commentaire car cela doit rester une surprise : le mystère de la transhumance. Mais c’est une expérience à la limite du psychédélique.

Le dernier jour, on commence vraiment à prendre l’habitude et Jean Louis demande à 3 Cavaliers de passer devant. Je vais essayer pour voir.
Donc Ramsès, Rahan et Larnat se retrouvent cheval de tête

Je me sens orgueilleuse de Ramsès, ce petit bout de chou de 3 ans et demi qui ouvre la route, il passe les 4 tunnels dans le noir. Quel cheval courageux. J’en ai les larmes aux yeux, vraiment car il donne le meilleur de lui même. Parfois il a peur, il hésite, fait mine de vouloir rebrousser chemin. Je l’encourage avec la voix, je suis prise dans le mouvement, mon focus est concentré vers l’avant, +alleeeez, hop, on y va ! ». Ces paroles maintes fois répétées, ici dans le noir du tunnel revêtent d’une signification presque mystique.
Je suis un avec ce petit cheval, je passe un moment assez profond où gratitude, émotion, étonnement se mélangent. Ramsès est un bon cheval et je suis certaine que la personne qui l’achètera en sera fier et heureux car il est généreux, consciencieux et fiable !

Voilà, tout doucement au fil des collines, des bois, des prés on se rapproche de Lasserre, les chevaux le sentent !

Je suis fatiguée mais heureuse comme rarement je l’ai été.

Pour moi cette transhumance fut un voyage vers moi même, au dela de moi même.
Faire un avec son cheval afin de pouvoir guider le troupeau est un sentiment furtif, qui dure quelques instants, instants d’éternité.

Merci à l’Alpha et à l’Omega, au groupe de transhumants humains, merci à nos amis équins et au staff et surtout merci à Equus, l’Esprit Cheval qui guide chaque humain vers un de ses sujet afin de donner un sens plus profond à la Vie.

Voir en ligne : http://s264.photobucket.com/albums/ii173/natsmargiassi/TRANSHUMANCE%20OCT%202008/