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Dans le cadre de l’élevage de chevaux et plus particulièrement dans celui de notre élevage de chevaux de Mérens, la voix est un des éléments essentiel de la communication avec l’animal.
Le timbre, l’intonation, les mots ou expressions sont décodés par nos animaux. « Jean » ami éleveur natif du Loire et cher et adopté depuis plusieurs années par ses mérens dit que la voix n’est qu’une partie de l’expression, mais pour lui elle est essentielle et il en est ainsi pour la plupart des vieux éleveurs de chevaux de Mérens. Il a pu observer la communication entre les poulains et leurs mères, pourquoi pas nous ?
Dans notre cas la voix est utilisée dans tous les moments de présence avec les chevaux au quotidien avec des timbres différents liés aux actions que nous allons réaliser ;
Il est évident que pour un cheval un : « allez on y va ! » tonique, répété à plusieurs reprises pour changer de pâture est différent d’un « ou elles sont les filles ? » pour une ration d’orge par exemple pendant l’alimentation des poulains et pouliches.
Nos Mérengais font la différence entre les différents membres de la famille ; Colette, Christine ou jean louis car outre la voix, l’intonation, l’expression sont très différentes et ils ne réagissent pas tout a fait pareil dans les premiers instants
Par contre un étranger qui prononce les mêmes phrases avec le même timbre n’aura aucun effet sur le troupeau si ce n’est des lèvements de têtes…( c’est qui celui-la !)
Par contre, contrairement a tous nos confrères, la voix pendant le travail en rond de longe ou en extérieur n’est quasiment pas utilisée. Les gestes, les attitudes, la concentration de l’un vers l’autre (cheval / humain) sont nos codes de communication et la parole y est absente.
La voix représente pour le cheval une sécurité, une habitude, un repère. Si nous prenons l’exemple de la transhumance avec le fameux passage des cinq tunnels… quels sont les repères d’un cheval si ce n’est la voix ou les sons dans des tunnels noirs de 300m sans aucune visibilité. Notre attitude dans ce cas là est de rassurer le cheval le remettre dans un contexte connu qui va le préparer a cette épreuve (et croyez nous 30 chevaux qui ne voient rien et qui n’entendent que le hennissement ou le martèlement des sabots ferrés ou non de leurs compagnons représente une épreuve émotionnelle). Si un seul court tout le monde court et là, nous vous laissons imaginer la suite pour le guide qui est devant.
Afin d’éviter ce type de malentendu, notre attitude est de mettre les animaux et surtout les dominants dans un climat de sécurité en sifflant, criant les noms des chevaux comme l’on peut le faire toute l’année … c’est un repère. Mais lorsque nous entrons dans les tunnels l’efficacité de ces bruits habituels deviennent tout d’un coup le repère connu et la sécurité. La fuite n’est pas ou n’est plus nécessaire et la sortie des fameux tunnels se fait sans l’ombre d’une inquiétude ou d’angoisse pour ces gentils chevaux de Mérens.
Nous pensons que la voix n’est qu’un élément composant l’expression et l’attitude de l’homme par rapport a l’équidé. Nous sommes très attaché a un autre mode d’approche, c’est celui de la pensée ou voix intérieure, celle-ci étant plus forte et parlant plus vite au cheval qui nous lit avant même que nous l’appréhendions
Faite l’expérience sans parole un jour ou vous êtes un peu « grincheux » et le lendemain serein.. Vous nous en direz des nouvelles. Parlez a votre cheval de l’intérieur sans « son « et vous verrez que votre cheval vous entend, c’est une autre « voix » … souvent plus efficace.