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Publié : 15 décembre 2007

LE SEVRAGE de nos Mérens Bio AU HARAS PICARD DU SANT

Chaque éleveur a sa méthode, quelle qu’elle soit celle-ci doit être la plus douce et la plus naturelle possible malgré ce choc émotionnel .

voir aussi notre site http://www.merens-ariege.com

Dans notre vie d’éleveur, nous avons une période cruciale, c’est d’accompagner nos poulains « bébés » vers une tranche de vie sans leur mère : ils vont devenir des poulains « préadolescents ». Dans le passé, cette transition se faisait en une seule fois, les poulains étaient enlevés à leur mère, c’était le moment du sevrage, point ! Durant 24 à 48h les hennissements longs et stridents nous culpabilisaient mais les anciens en Ariège pratiquaient de la sorte et notre famille ne faisait pas exception à la règle.

Etant plus « jeunes » dans le métier d’« éleveur » nous avons cherché d’autres éleveurs naisseurs, à savoir s’il existait une autre méthode de sevrage qui tendait vers une séparation poulains/mères moins traumatisante. Nous l’avons trouvé hors berceau de race, au Haras de Maïris, élevage Mérens situé à Belvédère dans l’arrière pays Niçois, région montagneuse à souhait. Leur méthode si simple, si naturelle, nous a séduite à 100%. Nous l’appliquons depuis maintenant trois ans.

En fonction du nombre de poulains nous effectuons un travail sur un ou deux groupes, espacés dans le temps. Les petits partent en Van ce qui permet une séance de travail, nous prenons le temps qu’il faut pour que tout ce passe au mieux. Ils sont attendus dans un nouveau pré par le tonton et la tata choisis cette année là. Les petits se sentent en confiance, leurs aînés sont là, ils sont rassurés, aucun hennissement ! Tout va bien !

Cette année, nous avons choisi pour jouer ce rôle d’oncle et tante : Udine IV (21 ans) et le fameux Sabir des Baydoux (23 ans). Ces deux vétérans vont parfaire l’éducation de ces poulains de l’année avec un savoir faire étonnant. Le respect de l’« autre » est de mise. Nous l’observons lors des deux compléments journaliers en orge, les dominants et les dominés commencent à émerger, les adultes laissent faire. Aucun petit n’ira mettre son museau dans l’auge du tonton. Attention danger !...

Les adultes continuent le travail des mères et la hiérarchie est respectée. Les petits ont leurs repères, ils sont sereins.
Parallèlement à notre présence auprès des poulains nous sommes plusieurs fois par jour avec les poulinières, celles-ci requièrent des soins spécifiques pour le tarissement de leur lait. Elles sont mises à la diète durant 48h : très peu d’eau et une pâture rase, prise de granules homéopathiques et persil haché deux fois par jour. Selon les mères le lait se tarit entre deux et quatre jours ; elles se laissent volontiers enduire les mamelles de blanc d’Espagne mélangé à du vinaigre, cela aide à la décongestion des tissus. Le persil, elles adorent ! L’homéopathie dans une pomme aussi.

Nous leur expliquons verbalement la situation : le départ de leur poulain mais aussi penser au nouveau poulain en gestation ; leur santé nécessite cette séparation.

Nous sommes très présents durant cette période et les mères vivent au mieux ce moment du « seuvrage ».

Le parrainage des poulains fonctionne bien et chaque jour nous allons faire des exercices (jeux avec licol et déplacements latéraux par exemple), sous l’œil attendri de leurs aînés. Leur vie de préado se poursuit avec des règles de jeu entre eux mais aussi de travail avec l’humain en essayant de coller au plus près du naturel et de penser cheval au maximum.